Avant d’aller plus loin, je veux clarifier une chose : il n’existe pas une seule bonne réponse à cette question. Et ce n’est pas un jugement non plus.
Je sais que certains vont vouloir défendre bec et ongles leur compagnon à quatre pattes – et c’est normal. Moi-même, j’aime profondément les animaux, et j’en ai eu plusieurs, même si aujourd’hui ma réalité est plus utilitaire. Je vis avec un esprit de ferme, donc avec un rapport à la fois affectif et pragmatique à l’animal.
Alors, je t’invite à lire cet article non comme une vérité absolue, mais comme une trame de réflexion pour t’aider à structurer ton propre plan de préparation, selon tes valeurs, ton budget et ta réalité. On va analyser la place de l’animal dans les quatre niveaux de crise, en nous concentrant surtout sur le plus difficile : la crise totale ou prolongée (SHTF).
🔹 Niveau 1 – Urgences personnelles (perte de revenus, séparation, maladie)
On parle ici de crises du quotidien, mais qui peuvent sérieusement affecter ta capacité à subvenir aux besoins de ton animal.
Pose-toi les bonnes questions :
- As-tu une réserve alimentaire pour ton animal (au moins 30 jours) ?
- Profites-tu des soldes, coupons ou formats économiques pour constituer ton stock ?
- As-tu accès à des banques alimentaires pour animaux dans ta région ?
- Si ton animal prend des médicaments, as-tu un mois de réserve ou plus ?
- Intègres-tu ses besoins dans ton fonds d’urgence mensuel, aussi modeste soit-il ?
Moi, par exemple, j’ai toujours préféré bâtir un petit coussin chaque mois, quitte à couper ailleurs. La paix d’esprit que ça donne n’a pas de prix quand la galère frappe.
🔹 Niveau 2 – Crises de courte durée (panne d’électricité, tempête, confinement)
On entre ici dans le domaine des imprévus logistiques : plusieurs jours sans eau, sans électricité, sans accès au vétérinaire.
Réfléchis :
- As-tu compté l’eau de ton animal dans ton calcul de réserve ?
- En été, en cas de canicule et de coupure de courant, comment vas-tu le garder au frais ?
- Si ton animal a des besoins particuliers (injections, perfusions, conservation au froid), as-tu un plan B sans frigo ?
Une amie avait un chat avec une insuffisance rénale qui nécessitait des poches à perfuser gardées au frais. Sans frigo, elle a dû improviser un système de refroidissement avec de la glace conservée dans un congélateur sur batterie. Réfléchis à l’avance aux scénarios qui peuvent toucher tes animaux autant que toi.
🔹 Niveau 3 – Catastrophes naturelles ou technologiques (inondation, feu, fuite chimique)
Ici, on est dans le dur : évacuation potentielle, décisions rapides, logistique stressante.
Tu dois absolument prévoir :
- Un sac d’évacuation pour ton animal (nourriture, eau, gamelle, médication, carnet de santé, laisse, etc.)
- Peut-il porter son propre sac (ex. : harnais pour chien) ?
- Sinon, as-tu réparti son matériel dans les sacs du groupe familial ?
- Et si ton chat ne se laisse pas attraper ou paniquerait ? As-tu une caisse souple, légère, discrète pour le transporter ?
- En cas d’évacuation sans toi, un proche saura-t-il où le trouver, comment le calmer, comment l’amener avec lui ?
Réfléchis en couches. Une crise bien gérée, c’est des étapes anticipées, pas improvisées.
🔹 Niveau 4 – Scénario SHTF total (effondrement prolongé, guerre, crise systémique)
On entre ici dans les scénarios les plus durs, les plus réalistes pour ceux qui, comme moi, se préparent sérieusement.
Si tu n’as plus accès à des croquettes ou à des soins vétérinaires :
- Que vas-tu lui donner à manger ?
- Connais-tu les aliments humains adaptés (et toxiques) à ton animal ?
- Ton animal peut-il jouer un rôle dans ta sécurité, ton hygiène, ta défense, ta santé mentale ?
- Es-tu prêt à assumer son poids, sa vulnérabilité, ses besoins constants dans un environnement hostile ?
👉 Chiens :
Ils peuvent manger la plupart des viandes, du riz, du maïs, du quinoa. Mais attention à certains aliments humains extrêmement toxiques, comme le chocolat, les oignons, les raisins, les noix de macadamia.
👉 Chats :
Leur alimentation doit rester très carnée. Certains légumes cuits peuvent être bénéfiques (comme le potiron, le brocoli), mais jamais crus, au risque de causer des blocages intestinaux. Rationnement strict, cuisson nécessaire.
Ressources utiles :
Et la dimension mentale là-dedans ?
Ne sous-estime pas la valeur psychologique d’un animal en temps de crise.
Un chien fidèle, un chat affectueux, peuvent apporter stabilité, affection et ancrage émotionnel dans une période où tout s’effondre.
Mais là encore : ton animal doit être préparé, autonome, résilient.
Un chat qui ne sait pas chasser ? Un chien qui panique au moindre bruit ? Ce sont des signaux à prendre en compte avant la catastrophe.
La vraie question n’est pas « puis-je garder mon animal ? »
La vraie question est :
Suis-je prêt à le garder sans mettre en péril ma propre survie, celle de mes proches, ou celle du groupe ?
Réflexion finale
Si ton animal est un membre de ta famille, alors il doit être intégré à ton plan comme n’importe quel autre membre.
Tu dois :
- L’inclure dans tes stocks
- Anticiper sa mobilité
- Évaluer ses apports (défense, hygiène, moral…)
- Savoir quand et comment poser des limites
Et n’oublie pas : certains animaux peuvent te sauver la vie, d’autres peuvent te coûter la tienne si la situation dégénère et que tu n’as pas prévu tous les scénarios.
SHTF & animaux : À quel point es-tu prêt ?
As-tu déjà prévu un plan d’évacuation pour ton chien ?
Ton chat pourrait-il survivre plusieurs jours sans toi ?
Ton sac de survie comprend-il une trousse de premiers soins animaliers ?
Je t’invite à partager en commentaire ce que tu as mis en place (ou pas encore), et à nous dire franchement :
Ton animal est-il un avantage… ou une responsabilité ?