Introduction
Le survivalisme, tel qu’il est souvent perçu, repose sur l’accumulation de ressources et la constitution de stocks pour faire face aux crises. Cependant, cette approche a une limite claire : les ressources finissent par s’épuiser. Une alternative plus durable consiste à intégrer les principes de la permaculture et de l’agriculture régénérative dans la préparation survivaliste.
La permaculture, développée par Bill Mollison et David Holmgren dans les années 1970, propose une approche systémique et holistique de la production alimentaire et de la gestion des ressources. En combinant ces principes avec le survivalisme, il devient possible de passer d’une logique de consommation des stocks à une création et régénération de ressources essentielles.
Dans cet article, nous explorerons comment les concepts de permaculture peuvent renforcer la résilience des survivalistes et assurer une autosuffisance durable en matière d’eau, de nourriture et d’énergie.
1. De la consommation à la régénération : une nouvelle philosophie du survivalisme
Traditionnellement, le survivalisme repose sur une approche extractive des ressources : stocker de la nourriture lyophilisée, acheter des réservoirs d’eau, accumuler du carburant et du matériel. Cette stratégie a des avantages à court terme, mais elle pose plusieurs problèmes :
- Stock limité : Une fois les réserves épuisées, il n’y a plus de solution.
- Dépendance aux infrastructures modernes : Sans un approvisionnement constant, ces stocks deviennent obsolètes.
- Absence de renouvellement des ressources : Rien n’est fait pour créer de nouveaux systèmes de production.
En intégrant la permaculture au survivalisme, on change d’approche : plutôt que d’épuiser les ressources, on les fait durer et on les régénère.
2. La permaculture : une approche systémique de la résilience
La permaculture repose sur trois principes fondamentaux :
- Prendre soin de la Terre : Gérer durablement les sols, l’eau et les écosystèmes.
- Prendre soin des humains : Assurer des systèmes de production résilients pour répondre aux besoins essentiels.
- Redistribuer les surplus : Éviter le gaspillage et favoriser des cycles fermés.
En appliquant ces principes au survivalisme, on obtient des stratégies efficaces pour garantir une autosuffisance à long terme.
3. Eau : capter, stocker et recycler
L’accès à l’eau est une priorité absolue en contexte de survie. Plutôt que de stocker de l’eau en quantité limitée, la permaculture propose plusieurs stratégies pour capter et gérer cette ressource :
- Récupération de l’eau de pluie : Installation de citernes et de systèmes de filtration naturels (biochar, sable, zéolite).
- Systèmes de stockage naturels : Construction d’étangs, de mares et d’aquifères artificiels pour maintenir une réserve stable.
- Recyclage des eaux grises : Utilisation de plantes phytoépuratrices pour filtrer et réutiliser l’eau.
Ces techniques permettent de créer un système hydrique résilient et renouvelable.
4. Nourriture : de la monoculture au système polyculturel
Les survivalistes stockent souvent des aliments déshydratés, des conserves et des graines en prévision d’une crise. Cependant, une stratégie plus durable repose sur la création de systèmes alimentaires autonomes. La permaculture propose plusieurs solutions :
- Forêts nourricières : Plantation d’arbres fruitiers et d’espèces vivaces pour un approvisionnement alimentaire pérenne.
- Compagnonnage des plantes : Association de cultures qui se protègent mutuellement (exemple : maïs, haricots et courges).
- Aquaponie et hydroponie : Systèmes permettant de produire de la nourriture en circuit fermé avec un minimum de ressources.
Ces techniques permettent une production continue et résiliente face aux aléas climatiques.
5. Énergie : produire plutôt que stocker
L’autonomie énergétique est un défi majeur du survivalisme. Plutôt que de stocker du carburant (solution temporaire), la permaculture propose des méthodes renouvelables :
- Systèmes solaires passifs : Conception de bâtiments optimisant la chaleur et la lumière naturelle.
- Biogaz : Production de méthane à partir de déchets organiques.
- Micro-hydroélectricité : Utilisation de cours d’eau pour produire de l’énergie en continu.
- Éolien domestique : Petites éoliennes adaptées aux habitats autosuffisants.
Ces solutions permettent une production locale et durable d’énergie, réduisant la dépendance aux infrastructures centralisées.
Conclusion
La fusion du survivalisme et de la permaculture marque une évolution majeure dans la préparation aux crises. En passant d’une approche de stockage à une approche de régénération, il devient possible d’assurer une autosuffisance durable en matière d’eau, de nourriture et d’énergie.
Plutôt que de voir l’avenir sous l’angle de la pénurie, cette approche permet de construire des systèmes autonomes capables de prospérer quelles que soient les circonstances. Le survivalisme ne doit plus seulement anticiper la crise, mais préparer un mode de vie résilient et durable.