Certes, nous n’espérons pas qu’une guerre mondiale éclate. Néanmoins, l’histoire et les experts montrent que les conflits majeurs entraînent fréquemment de graves perturbations sur le plan civil – pénuries d’énergie, de nourriture ou de matériaux de base. Plutôt que de rester inactif, je préfère contrôler ce que je peux : mes préparatifs personnels. En tant que Citoyen Prévoyant au Québec, j’anticipe donc les besoins fondamentaux et j’agis maintenant pour être prêt au pire.
Nourriture
Je commence par les stocks alimentaires. Durant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, la consommation quotidienne a dû être rationnée : les Américains ont restreint l’accès à la nourriture, chaussures, métaux, papier et caoutchouc pour donner la priorité à l’armée. Aujourd’hui encore, il vaut mieux prévoir un stock de nourriture non périssable (conserves, riz, pâtes, légumineuses, etc.) et d’eau en quantité. Les recommandations officielles au Canada sont claires : prévoyez au moins 2 L d’eau par personne par jour, plus des aliments déshydratés ou en conserve. Par exemple, j’entrepose des bocaux de conserves (légumes, viandes, soupes) et je complète avec des aliments à longue conservation (riz, lentilles, bouillon en cubes, barres énergétiques). Je veille aussi à faire tourner régulièrement ce stock (utiliser ce qui approche de la date limite). Une réserve maison ou en vrac coûte généralement moins cher que les kits lyophilisés vendus, tout en offrant de la variété et de la nutrition – l’important est d’avoir suffisamment de calories et d’eau pour tenir plusieurs jours si nécessaire.
Médicaments et soins
La santé de la famille est une autre priorité. Garder un stock de médicaments peut sauver des vies : le gouvernement recommande de prévoir quelques semaines de vos prescriptions habituelles, car l’accès aux pharmacies peut devenir difficile en cas de crise. Par exemple, j’ai mis de côté une réserve de mes médicaments sur ordonnance (pour chaque membre de la famille) ainsi que des antalgiques ou autres médicaments en vente libre (antidouleur, antidiarrhéique, désinfectant, etc.). Il ne faut pas oublier la trousse de premiers soins complète : pansements, compresses, antiseptique, bandages, gants jetables, masques chirurgicaux et analgésiques courants doivent en faire partie. Pour résumer :
- Médicaments sur ordonnance – conservez au moins plusieurs semaines de traitement.
- Trousse de premiers soins complète (bandes, antiseptique, pansements, désinfectants, etc.).
- Médicaments essentiels en vente libre (analgésiques, antipyrétiques, anti-allergiques…).
- Connaissances de base en premiers soins ou en phytothérapie (plantes médicinales) peuvent aussi être très utiles si le système de santé est débordé.
Munitions (pour les armements)
Je ne serais pas surpris que, dans un tel contexte, les munitions deviennent rares. Les fabricants d’armes donneront la priorité aux besoins militaires, ce qui laissera moins de stock pour les civils. On observe déjà cette tendance : la guerre en Ukraine a par exemple forcé l’OTAN (dont le Canada) à fournir massivement ses munitions, ce qui appauvrit rapidement les réserves civiles. Par conséquent :
- Stockez calmement les munitions nécessaires pour vos armes (vous ne pouvez pas tirer sans balles). Planifiez rationnellement vos achats – achetez ce dont vous avez besoin sans céder à la panique, comme le conseille la CSSA canadienne.
- Privilégiez les calibres courants (9 mm, .22 LR, etc.) qui restent encore disponibles; d’autres calibres plus spécialisés deviennent déjà difficiles à trouver.
Métaux précieux et épargne
Afin de préserver mon épargne en période de crise, je mets une partie de mon argent dans l’or et l’argent physiques. Ces métaux précieux sont une valeur refuge éprouvée : même si le dollar canadien peut perdre de sa valeur en période d’inflation, l’or a historiquement bien résisté en temps de guerre ou de crise. Des études économiques le confirment : « durant les grandes crises globales … on peut s’attendre à ce que l’or se comporte bien». Les banques centrales elles-mêmes accumulent massivement de l’or pour cette raison. Par exemple, en 2023, les institutions du monde entier ont acheté plus de 1 000 tonnes d’or, soulignant son rôle de réserve de valeur sur le long terme. Bien sûr, l’or ne permet pas de manger, mais il assure que vous disposerez d’un minimum de pouvoir d’achat après la tempête. En résumé :
- Convertir une partie de vos économies en or/argent (pièces ou lingots).
- Considérez ces achats comme une épargne de secours, à conserver à l’abri (sans intention de dépenser en temps de crise). Ce patrimoine gardera de la valeur là où les devises et biens immobiliers pourraient souffrir (inflation, taxes lourdes, etc.).
Communications et informations
En situation de crise, les communications traditionnelles (Internet, téléphonie, télévision) peuvent tomber en panne. Pour ne pas être complètement coupé du monde, la radio amateur est très utile : elle permet d’émettre et de recevoir des messages sans infrastructure commerciale. J’initie ou maintiens ma licence d’opérateur radioamateur afin de pouvoir communiquer localement en toutes circonstances. À plus grande échelle, le gouvernement du Canada a mis en place le système « En Alerte » (SNAP) qui diffuse automatiquement sur la télévision, la radio et les téléphones mobiles les messages d’urgence importants. Il est également prudent de s’inscrire aux services d’alerte d’urgence (textos et applications mobiles) délivrés par le gouvernement. Ainsi :
- Radio amateur (HAM) : obtenez la licence et le matériel de base. En cas de panne générale, les radioamateurs peuvent relayer des informations vitales entre la population et les autorités.
- Système « En Alerte » du gouvernement : ce service national envoie immédiatement les avertissements officiels sur la télévision, la radio et les appareils mobiles. Être abonné à ce système vous permettra de recevoir, par exemple, des alertes météo extrêmes, des évacuations ou des avertissements publics sans attendre Internet.
- Canal de communication de secours : gardez sur vous un téléphone satellite ou CB si possible, et établissez un plan d’urgence familial avec points de contact fixes (voisins, famille hors région) au cas où les réseaux seraient saturés.
Autres préparatifs pratiques
Enfin, je passe en revue divers détails logistiques qui peuvent faire la différence :
- Santé et hygiène : régler tout problème médical ou dentaire en suspens avant la crise (car les cabinets risquent d’être fermés).
- Vêtements et chaussures : acheter des vêtements chauds (manteaux, gants, chapeaux, bottes) pour chaque membre de la famille. Vérifier que chaque enfant a des chaussures solides (prendre +1 pointure pour grandir).
- Automobile et carburant : s’assurer que les pneus de vos véhicules sont en bon état et faites toutes les réparations retardées. Faire le plein de carburant dès que possible ; envisager de stocker quelques bidons d’essence ou de propane pour chauffer ou cuisiner.
- Aménagement du domicile : maintenir la chaudière/fosse septique en bon état (par exemple, vidanger la fosse septique si nécessaire). Avoir des lampes torche, de la lumière d’appoint (lampes à piles, chandelles dans un endroit sûr) et des batteries de rechange.
- Documents essentiels : préparer un kit d’urgence contenant copies de papiers d’identité, polices d’assurance, numéros d’urgence et un peu d’argent liquide (les banques peuvent être inaccessibles).
Ces préparatifs ne prétendent pas couvrir tous les scénarios (par exemple, une guerre nucléaire demande des mesures spécifiques), mais ils forment un plan d’action pratique pour affronter une crise prolongée. L’essentiel est d’être acteur de sa sécurité au quotidien : stocker un peu de nourriture supplémentaire, soigner sa santé, protéger son épargne et pouvoir communiquer en toute circonstance sont des gestes simples mais indispensables.
En adoptant cette démarche, on ne prétend pas qu’une guerre soit sûre ou imminente : c’est simplement de la prudence et de la résilience. À votre tour, posez-vous les bonnes questions : avez-vous commencé à constituer une réserve d’urgence ? Quels aspects de votre vie pourriez-vous renforcer dès maintenant pour mieux tenir tête aux imprévus ?
Sources : recommandations officielles canadiennes sur la préparation d’urgences preparez-vous.gc.capreparez-vous.gc.ca, analyses historiques sur les conflits majeurs nationalww2museum.org, études économiques sur l’or en temps de crise economicsobservatory.comgold.org et expertises survivalistes (approvisionnement en munitions et communication d’urgence) cssa-cila.orgcanada.ca. Ces informations étayent les conseils ci-dessus et montrent l’importance de la préparation individuelle.



